J'ai fait une IVG par médicament en janvier dernier : une vraie descente en enfer. J'avais un retard de 18 jours, je mangeais tout le temps, une fatigue constante, j'ai donc fait une prise de sang. Le verdict tombe 2 jours après, le résultat est positif. Je me sentais heureuse mais à la fois triste de la réaction de mes parents... J'ai eu raison, aussitôt dit ma mère m'a forcé à avorter sans même que je puisse donner mon avis, même mon copain n'a pas eu le droit de parole (1 an que nous sommes ensemble) alors que nous avions pris la décision de le garder.
Les jours passent, j'ai fais mon échographie de datation, j'étais donc enceinte de 7 semaines. Je me sentais faible et perdue. Le garder ? Avorter ? De toute manière, je n'avais pas le choix. Premier rendez-vous chez la gynécologue qui me donne le premier médicament pour stopper la grossesse et le lendemain je commence l'IVG par médicament (23 janvier 2014). Les larmes coulent. Quelques minutes après je retourne évacuer, et la douleur était beaucoup plus forte, malaises toutes les 10 minutes, vomissements, le sang qui n'arrêtait pas de couler. Je me suis alors rendu compte que c'était les effets secondaires du médicament, j'ai donc appelé ma gynécologue qui m'a conseillé de continuer les médicaments... je l'ai fait et les effets devenaient plus graves, après une énième évacuation, je me retrouve allongée dans le couloir sans pouvoir me relever, mes yeux qui se ferment, ma mère qui me parlait mais je n'entendais rien, mon corps vide, mes parents qui pleuraient. Ils appellent alors les pompiers, ils sont arrivés 5 minutes après, ilx m'ont aussitôt emmené à l'hôpital. Verdict ? Une grave hémorragie. Je suis restée 1 nuit à l'hôpital sous perfusion. A ma sortie, ma gynécologue m'a conseillé de continuer jusqu'à la fin les médicaments, j'ai encore eu les mêmes effets, mais j'ai pris sur moi.
Une fois le traitement fini, j'ai fait ma visite de contrôle chez la gynécologue : Un bout de placenta n'était pas parti. Je devais donc recommencer une nouvelle fois les médicaments. 4 jours après (15 février 2014), je partais au Ski avec mon copain et des amis, je me sentais très faible, je saignais encore et encore, je ne tenais plus sur mes skis, j'étais très essoufflée à chaque effort physique, j'allais au toilettes 12 fois par jour car j'évacuais beaucoup de caillot de sang, j'ai perdu connaissance je ne sais pas combien de minutes dans les toilettes, mon copain était là, mais je ne me souviens de rien. Mes vacances finies (22 février 2014), on décide de refaire une prise de sang avec un bilan complet car je n'avais plus du tout de couleur sur mon visage, on aurait dit une morte, en effet, ma peau était blanche, mes lèvres étaient blanche, et toujours impossible de faire le moindre effort physique sans être essoufflée, elle à demandé les résultats en urgences. Je rentre alors chez moi, les heures passent, a 14h mon téléphone sonne, c'était le laboratoire qui me disait qu'il fallait très vite que j'aille a l'hôpital parce que j'avais un taux d'Hémoglobine a 4g/l (en moyenne il faut être a 12 ou 14g/l), ceci explique pourquoi j'étais dans un tel état. Mes parents étaient en vacances et ma sœur était à son boulot, je n'avais pas de moyen pour me rendre à l'hôpital, j'ai pris mon courage à deux mains, et j'ai marché jusqu'à la gare, pris le train, le bus, et
marché jusqu'à celui-ci, j'avais l'impression d'être pas très loin de la mort tellement mon état était horrible. Prise a temps à l'hôpital, j'ai vue mon gynécologue, il m'a refait une échographie, j'étais encore en pleine hémorragie, et le bout de placenta ne voulait pas partir malgré les médicaments. Alors il m'a imposé de me faire une intervention par aspiration pour enlever ce morceau de placenta. A l'hôpital (28 février 2014) à a 8h, et je me suis fais opérer par aspiration, après mon intervention, en salle de réveil (à 10h), j'étais dans un état très faible, alors ils m'ont transfusé de 2 poches de sang.
Cet enfer a duré 1 mois, et, 8 mois après, je continue à regretter. J'ai tenté de mettre fin à mes jours 3 fois, je continue à en vouloir à mes parents. Depuis mon corps et ma santé vont mieux, même si mentalement rien ne va et que personne de mon entourage ne comprend vraiment ce que j'ai subi. Pour moi, je suis passée à côté de quelque chose de merveilleux, malgré mon jeune âge, je me sentais vraiment prête. Si j'ai fait ce long témoignage dans les détails c'est pour raconter mon histoire car personne de mon entourage est au courant sauf mes parents et mon copain, et que cela me libère un peu d'en parler même si ca ne réparera jamais ce qui s'est vraiment passé.